Son nom Plan Tatami le doit à la « camérase-mottes » de Yasujiro Ozu qui, allongée à moins d’un mètre du tatami, s’étend sur le quotidien de la classe moyenne nippone. Au programme (tentons d’être concis) : voyages, beuveries, scènes de ménage, morts et mariages. Rayez, si besoin est, la ou les mentions inutiles, mélangez et recommencez. Depuis quelques couches de paille de riz habillées d’un tissage en jonc tortueux, le réalisateur est ainsi parvenu à capturer notre monde.
Foncièrement japonaises, les images du cinéaste ne sont pas moins universelles et Plan Tatami aime à croire qu’il en va de même pour bon nombre d’autres réalisations nippones et, plus largement, asiatiques. Or, il s’avère que des bruits qui accompagnent les trop rares périples de leurs distributions jusqu’à nos écrans ne s’échappe, bien souvent, qu’un trop faible et lointain écho.
Là réside le principal objectif de Plan Tatami : se pencher sur les métrages courts, moyens ou longs, plus ou moins réussis, plus et surtout moins connus et ce à même le tatami.
À propos de l’auteur
Corentin (@CPtrs_)
Héraut de la lucarne nippone, fine bouche et grande gueule, Corentin dit sustenter ses mirettes céruléennes exclusivement en tranches de vies sur tatamis.
C’est probablement de là que lui vient son affection aussi étrange qu’irrépressible pour les théières (rouges, surtout), le sourire de Setsuko Hara, la moue de Mariko Okada ou encore la grâce d’Ayako Wakao.
Exilé sur l’archipel pour étancher cet amour, c’est non sans heurts qu’il découvre un pays aux écrans dominés par les adaptations faisandées de gloires du manga en live action et autres portages interlopes de licences à succès. Qu’à cela ne tienne, Corentin a déjà rechaussé ses lorgnons en quête d’une nouvelle ou ancienne merveille à analyser dans ses lignes.